Frais bancaires : des disparités importantes entre les banques

Article publié le 25 mai 2012 - Flux RSS

C’est ce que révèle une enquête réalisée par le magazine Capital,  publiée dans son numéro de mai dernier. S’il apparaît, de façon générale, que les tarifs moyens n’ont pas subi d’augmentation trop flagrante, on s’aperçoit en revanche, en y regardant de plus près, que les prix peuvent varier considérablement d’une banque à l’autre. Sans parler des différences de prix d’un produit à un autre, et sans compter les écarts observés entre les établissements d’une même enseigne.

Un encadrement légal insuffisant

En dépit des interventions régulières des pouvoirs publics pour améliorer la transparence concernant les frais prélevés par les banques à leurs clients, la situation ne connaît guère d’évolution. Les établissements bancaires semblent ne pas être enclins à faire d’efforts, et n’affichent aucune volonté d’aller dans ce sens.

En effet, même si Christine Lagarde, ministre de l’économie sous le gouvernement Fillon, a instauré des mesures destinées à favoriser la transparence, et à encadrer les banques, le constat demeure sans appel : les frais bancaires demeurent incontrôlables.

Alors que les banques sont désormais obligées d’indiquer à leurs clients les tarifs pratiqués pour dix services basiques, et de préciser le montant des frais prélevés chaque mois sur les relevés mensuels, on observe des écarts colossaux. Y compris entre plusieurs établissements de la même enseigne.

C’est notamment le cas du Crédit Agricole, comme le souligne Capital dans son enquête publiée en mai. Quand le Crédit Agricole Nord-Est prélève à ses clients cinq euros pour refaire une carte de paiement, l’établissement Nord de France facture quant à lui 14,30 euros pour la même prestation. De quoi laisser les clients perplexes quant à une coordination et une homogénéité nationales.

Autre exemple éloquent souligné par le magazine avec le réseau Banque populaire. Si la Banque Populaire de l’Ouest a augmenté ses frais d’opposition sur chèque, pour atteindre désormais 14,50 euros, celle de Loire et Lyonnais a opté pour une diminution, les portant ainsi à cinq euros.

Une hausse des frais tempérée, due à des réductions ciblées

Si la hausse des frais bancaires, avec une augmentation de 1,2 % entre 2011 et 2012, semble raisonnable, elle s’explique notamment par des baisses de tarifs pratiquées sur des produits et services ciblés.

Une grande partie des banques ont en effet décidé de réduire les frais imputés à certaines opérations peu courantes, à l’image des oppositions sur cartes, pour mieux les augmenter sur d’autres opérations, beaucoup plus répandues.

En outre, au-delà de ces manœuvres discutables, les banques n’hésitent pas à se rémunérer sur les incidents bancaires, et à multiplier les frais sur les comptes à découvert. Souvent en limite de la légalité, voire parfaitement illégaux, ces frais d’intervention s’ajoutent aux agios prélevés, et conduisent à des situations parfois très difficiles pour les clients. Et ce en dépit des dispositions légales, imposant des plafonds à ne dépasser pour protéger les clients de ce genre d’abus.

Aussi, malgré la transparence imposée concernant les frais bancaires, les banques continuent de pratiquer les tarifs que bon leur semble. Toutefois, à l’heure de l’essor des banques en ligne, rien n’empêche les clients de se tourner vers ces établissements, où la plupart des services sont gratuits. D’autant plus que les pouvoirs publics mettent actuellement en place des mesures visant à favoriser la mobilité bancaire.



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